André Dussolier,
son partenaire de Conservatoire :
Je regrette qu'on n'ait jamais tourné ensemble,
car je garde de très bons souvenirs de
nos dialogues sur scène du temps du Conservatoire.
J'ai toujours aimé la modernité
et la vivacité de Nathalie. J'ai toujours
été séduit, moi qui aime
bien réfléchir les rôles,
par sa manière de rentrer dedans avec son
instinct et de se laisser aller à ce que
le rôle et la situation lui inspirent. J'aime
bien cette femme... et la comédienne.
Source : Émission En roue libre
de Kriss sur France Inter
Jean-François
Balmer, son partenaire de Conservatoire :
Nous, tous ses partenaires de Conservatoire, avons
toujours considéré Nathalie comme
la meilleure actrice, c'est pour ça qu'on
ambitionnait tous de lui donner la réplique.
Ce qui est frappant, c'est son regard, le regard
d'une fille de peintre. Elle est peu narcissique.
Elle regarde les gens la filmer ou la photographier.
Et j'ai toujours trouvé que c'est une chose
très originale.
Source : Émission En roue libre
de Kriss sur France Inter
Danielle Darrieux :
« J’aime énormément
Nathalie. J’admire sa façon de jouer,
elle est vraie. On a de nombreux points communs.
Elle aborde ce métier sans se soucier du
paraître et sans se prendre au sérieux.
On partage aussi une façon simple de voir
la vie. On aime les endroits tranquilles pour
aller en vacances, les maisons, les petits bonheurs
de la vie. En plus, il me semble que, physiquement,
nous avons un air de ressemblance qui rend crédible
notre relation mère-fille. »
Source : Dossier de presse du film Une vie
à t'attendre
Martial Fougeron :
Il est toujours un peu facile de parler d'évidence.
Mais cela a bien été le cas avec
Nathalie. Travailler avec elle, c'est facile,
son désir de comprendre, de transmettre,
de restituer au plus juste est concret. Au-delà
de son talent de jeu, elle cherche en permanence
à saisir, à capter, puis à
rendre vivant. C'est mon grand apprentissage de
cette expérience de travail avec elle.
Nathalie, comme certains grands comédiens,
est capable de rendre la moindre action extrêmement
vivante. Elle est une vraie force de vie.
Source : dossier de presse du film Mon
fils à moi
Serge Toubiana,
critique, écrivain :
Nathalie Baye, tout le monde la connait. On sait
comment elle est et on sait comment elle sera,
on sait que c'est une actrice qui va durer. Le
fait de le savoir lui donne d'abord énormément
d'assurance et surtout d'avance sur beaucoup d'autres
comédiennes qui ont besoin chaque fois
de maquiller leur jeu ou leur physique car elles
sont moins sûres de durer dans le cinéma.
Je pense que pour Nathalie Baye, c'est un désir
qui vient de très loin et qui va durer
jusqu'à la fin, j'en suis persuadé.
De toutes façons au cinéma la caméra
montre tout, la caméra dit la vérité,
et il ne faut pas tricher avec ça. De Nathalie
Baye, la caméra dit que c'est quelqu'un
qui est décidé, qui a une certaine
force à la fois morale et physique, qui
est capable de séduire mais qui est aussi
capable de se battre, et qui ne sera jamais vaincue
par quoi que ce soit, c'est quelqu'un qui ne baisse
pas les bras. Voilà c'est ce que je trouve
très émouvant chez elle, elle n'abdique
pas, elle est qui elle est, et elle fait avec.
C'est ça la force de Nathalie Baye.
Il y a un mot que François Truffaut employait
beaucoup à propos des acteurs, c'est "la
vaillance". Nathalie Baye a travaillé
plusieurs fois avec Truffaut. La première
fois, c'était "La nuit américaine",
le film qui l'a en fait révélée
au cinéma. Elle y jouait une scripte et
c'était la vaillance-même. C'était
elle qui prenait en main le tournage, elle aidait
le cinéaste, si elle voulait coucher avec
un des techniciens, elle ne s'embarrassait pas
de précautions. Il y avait déjà
chez Nathalie Baye ce côté "petit
soldat" vaillant que je trouve très
émouvant, et cette qualité n'a fait
que s'embellir et s'épanouir avec les années.
Source : Émission En roue libre
de Kriss sur France Inter
Jeanne Labrune
:
Nathalie Baye fait partie de ces actrices qui
vous rendrait passionnante la lecture du Bottin
. C'est très excitant de travailler avec
elle. De temps en temps, je me dis: "Tiens,
là, elle va peut-être caler",
mais non, elle ne cale jamais. Alors c'est comme
un jeu, j'ai toujours envie de lui proposer un
autre rôle, un truc qu'elle n'aurait pas
encore fait.
Bruno Chiche
:
Il est difficile de dire ce que l'on aime chez
Nathalie tant la plus grande de ses singularités
est justement d'être "irrésumable".
C'est quelqu'un qui paraît très simple
alors qu'elle est très complexe car incroyablement
multiple. Marcel Aymé a écrit une
nouvelle sur l'ubiquité des femmes dont
elle pourrait être la plus parfaite des
incarnations. C'est un paradoxe qui n'est jamais
là où on l'attend et qui, à
l'instar de la palette de couleurs de son peintre
de père, possède une gamme de registres
très étendue. Et puis la musique
de sa voix donne autant de talent aux dialoguistes
que sa beauté en confère aux opérateurs.
Tonie Marshall
:
La première fois, pour Enfants de salaud,
j'ai choisi Nathalie parce qu'il y avait un rapport
avec Anémone que je trouvais juste. J'avais
envie d'opposer une fofolle à quelqu'un
de normal, et voilà que je découvre
pendant le tournage que la folle n'est pas celle
qu'on pense ! Nathalie est beaucoup plus
mystérieuse que je ne pensais ! Moi,
rien ne me touche plus que les gens qui arrivent
à être drôles et en même
temps tellement troublants et émouvants.
J'aime être troublée par mes acteurs.
Nathalie, elle peut tout jouer, sauf peut-être
une vraie salope, vraiment dégueulasse,
quelqu'un de dégoûtant. Je crois
qu'elle n'arriverait pas à jouer quelqu'un
de profondément abject.
Source : Émission En roue libre
de Kriss sur France Inter
Dominique Besnehard,
son ancien agent :
Avec Nathalie ce n'est pas du tout un rapport
d'agent et de client. C'est une grande amitié,
j'ai connu Nathalie bien avant d'être agent,
je suis même devenu agent un peu à
cause d'elle. J'avais fait trois castings dont
Nathalie était la vedette: Une étrange
affaire, Martin Guerre et J'ai épousé
une ombre. Quand on a fait Martin Guerre, on est
devenu très amis. Après avoir fait
dix ans de casting, j'avais envie de passer à
autre chose et Nathalie m'a beaucoup aidé
pour entrer chez Artmédia. Serge Rousseau
qui a été son premier agent m'a
un peu confié sa fille en me disant:"tu
vas t'en occuper". La relation que j'ai avec
Nathalie est bien entendu professionnelle mais
pas seulement. Moi, j'ai envie qu'elle soit heureuse,
qu'elle fasse de beaux films, qu'elle soit bien
payée, qu'elle n'ait pas de problèmes.
Nathalie, c'est quelqu'un qui compte énormément
pour moi... C'est une des femmes de ma vie.
Nathalie est le contraire du narcissisme. C'est
une immense actrice et je trouve que parfois,
notamment au théâtre, elle n'a pas
la reconnaissance qu'elle devrait avoir. Nathalie,
c'est quelqu'un de très sincère,
ce n'est pas une truqueuse.
Source : Émission En roue libre
de Kriss sur France Inter
Xavier Beauvois
:
Nathalie est de plus en plus belle. C'est un plaisir
de l'avoir devant sa caméra. J'aime quand
elle fait un peu sa star. On sent bien qu'elle
se force. Elle dit que sa chambre ne lui va pas,
qu'il y a trop de ci, trop de ça... Et
au bout de cinq minutes, on voit bien qu'elle
en a marre d'être comme ça et le
naturel, son côté terrien revient
au galop. Le plus surprenant chez elle, c'est
sa normalité. Vous avez quand même
devant vous une parcelle de l'histoire du cinéma
et, en même temps, c'est une femme tout
à fait normale. Il faut la voir dans sa
campagne. La manière dont elle est intégrée.
Personne ne la fait chier. Bon, la seule chose,
c'est que, quand elle achète un bouquet
de fleurs, on lui en offre un deuxième,
mais à part ça...
Nathalie a encore beaucoup de ressource. Elle
a fait énormément de films, mais
elle a livré peu par rapport à son
potentiel. Et puis, elle me fait rire. C'est rare,
les femmes qui font rire.
Source : Studio Magazine
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